Mathieu Valbuena et Karim Benzema, sous le maillot de l'équipe de France. (N. Luttiau/L'Équipe)

Affaire de la sextape de Mathieu Valbuena : une audience capitale ce lundi

La Cour de Cassation se penchera une nouvelle fois sur le dossier de la sextape, ce lundi, à partir de 14 heures. Elle devra dire si oui ou non l'enquête et les agissements d'un policier sont valides. Un rendez-vous décisif pour les six mis en examen, dont Karim Benzema.

Ce lundi après-midi, à 14 heures, la justice se penchera à nouveau sur « l'affaire de la sextape » qui a éclaté il y a quatre ans. Pour rappel, six personnes ont été mises en examen, soupçonnées d'avoir voulu faire chanter Mathieu Valbuena après la découverte d'une vidéo intime : Alex Angot, Mustapha Zouaoui, Younès Houass, Karim Zenati, Karim Benzema et Djibril Cissé, tous soupçonnés à des degrés variables d'avoir participé à cette affaire.

C'est l'assemblée plénière de la Cour de Cassation qui va statuer sur un dossier ouvert il y a un peu plus de quatre ans, et répondre à une interrogation soulevée par plusieurs avocats de la défense, dont Sylvain Cormier, le défenseur de Karim Benzema. Pour eux, il n'y a pas de doute, la procédure doit être annulée à cause de l'attitude d'un commissaire de la police régionale de Versailles, Yann Bessette, qui agissait comme intermédiaire de Mathieu Valbuena.

Le policier s'était fait appeler « Lukas ». Il avait échangé à de nombreuses reprises avec Younès Houass, présenté par la justice comme le maître-chanteur, et l'avait même relancé après plusieurs semaines de silence. Une manière insidieuse, selon les avocats des différents mis en examen, d'inciter son interlocuteur à commettre une infraction. À la lecture de la retranscription des écoutes, il apparaît que « Lukas » est le premier des acteurs à parler d'argent, et de rançon. C'est sur ce point précis que la Cour de Cassation devra se prononcer.

La décision de l'assemblée plénière attendue dans une quinzaine de jours

D'ailleurs, le 11 juillet 2018, lors d'un premier pourvoi en cassation, la Cour avait déclaré que « l'étude du dossier montre qu'après plusieurs semaines de silence des maîtres chanteurs, c'est le dénommé "Lukas" qui a pris l'initiative de les rappeler, de diriger la conversation, d'aborder la question financière ; que dans la mise en place de ce stratagème cet agent public a eu une participation active ; que par ailleurs les écoutes téléphoniques démontrent cette provocation ». Mais, en novembre 2018, la Cour d'appel de Paris avait validé l'enquête et les méthodes de « Lukas ».

Pour connaître la décision de l'assemblée plénière, il faudra à nouveau s'armer de patience, et attendre une quinzaine de jours. Les protagonistes ont l'habitude. Ils patientent depuis quatre ans. Trois possibilités s'offrent aux dix-neuf magistrats qui composent cette assemblée : annuler en totalité la procédure, annuler une partie de la procédure ou alors valider l'enquête. Dans ce dernier cas, le dossier serait à nouveau confié au juge d'instruction de Versailles dont les conclusions déboucheraient très certainement sur un procès.