Mathieu Valbuena et Karim Benzema, sous le maillot de l'équipe de France. (V. Michel/L'Équipe)

Affaire de la sextape de Mathieu Valbuena : décision le 9 décembre

La Cour de cassation s'est penchée ce lundi après-midi sur « le dossier de la sextape » et plus précisément sur les agissements d'un policier qui s'est fait passer pour un proche de Mathieu Valbuena.

Il y avait beaucoup de monde, ce lundi après-midi, pour assister à l'Assemblée plénière de la Cour de cassation qui s'est intéressée à « l'affaire de la sextape » qui a éclaté il y a quatre ans. Pour rappel, six personnes ont été mises en examen, soupçonnées d'avoir voulu faire chanter Mathieu Valbuena après la découverte d'une vidéo intime : Alex Angot, Mustapha Zouaoui, Djibril Cissé, Younès Houass, Karim Zenati et Karim Benzema, tous soupçonnés à des degrés variables d'avoir participé à cette affaire.

Les trois derniers se sont pourvus en cassation afin de faire annuler une partie de la procédure. Ils estiment que la manière dont a été menée l'enquête est complètement déloyale. Sont visés les agissements d'un commissaire de la police régionale de Versailles, Yann Bessette, que Mathieu Valbuena avait choisi en guise d'intermédiaire. Pour mener à bien ses investigations, l'officier avait choisi de se faire appeler « Lukas », et mis en place un stratagème pour découvrir l'identité des présumés maîtres-chanteurs.

« La fin ne justifie pas tous les moyens »

Maître Spinozi, avocat à la Cour de cassation de Karim Zenati et Karim Benzema

Durant l'audience qui a duré 90 minutes, le temps d'une rencontre de football, il fut donc uniquement question du rôle de la police. Pour Maître Spinozi, avocat à la Cour de cassation de Karim Zenati et Karim Benzema, « la fin ne justifie pas tous les moyens... »« Yann Bessette, qui avait l'accord préalable du Procureur de la République pour prendre un pseudonyme, a en revanche relancé les présumés maîtres-chanteurs qui étaient silencieux, et était le premier à parler de rançon. Il a fait preuve d'un zèle excessif... » Un zèle applaudi par Frédéric Thiriez, l'ancien président de la LFP, qui défend Mathieu Valbuena. S'appuyant sur le texte d'un vieux professeur de droit du XIXe siècle, Joseph-Emile Labbé, il a expliqué que les policiers étaient parfois amenés à utiliser la ruse pour « arrêter les malfaiteurs... »

« L'enquêteur n'a fait que son travail, a poursuivi Frédéric Thiriez, et il l'a bien fait. » En conclusion, il a demandé aux dix-neuf magistrats, qui rendront leur décision le 9 décembre, de « ne pas désarmer la police de la ville... » Croisé dans les couloirs du Palais de Justice de l'Île de la Cité, ce dernier a refusé de s'adonner au jeu des pronostics : « Je ne le faisais pas quand j'étais président de la LFP, je ne vais pas le faire maintenant. Mais il est important de défendre la police qui fait de son mieux... »