rabiot (adrien) (P. Lahalle/L'Equipe)

Adrien Rabiot (PSG), les clés du mystère

En fin de contrat en juin prochain et mis sous pression par le PSG, Adrien Rabiot a perdu sa place de titulaire en club et ne semble pas près de revenir dans les petits papiers du sélectionneur. Ce mardi, FF décrypte une situation complexe. Extraits.

Comment en est-on arrivé là ?

La faute du joueur, «qui devrait plutôt se remettre en question» et de son entourage pour certains, la responsabilité du club, «qui a très mal géré le dossier d’un gars qu’ils avaient pour vingt ans s’ils voulaient», pour d’autres. Sans se mouiller, «chaque camp a des torts», nous a lancé un interlocuteur avant de couper court à la conversation. Un rapide retour dans le passé récent s’impose pour tenter de cerner ce qui se joue actuellement. En même temps qu’ils finissent par s’entendre au sujet d’une prolongation de contrat en octobre 2014, où tout ce qui a été demandé a été obtenu, les Rabiot et le PSG ont un accord de principe pour un prêt au mercato d’hiver. Mais, alors qu’un terrain d’entente a été trouvé entre le joueur, sa mère et Tottenham, les dirigeants parisiens ne tiennent pas leur promesse et provoquent la colère de sa représentante. Si cet épisode n’a pas débouché à proprement parler sur un climat de défiance, il a contribué à installer dans la tête du milieu de terrain ce que l’on pourrait résumer ainsi : cette attitude n’est pas digne d’un grand club et l’institution parisienne n’est pas irréprochable. Aujourd’hui, c’est à travers la différence de traitement qu’il ressent que ce constat perdure. Comme d’autres, les passe-droits accordés, notamment à Neymar, ont pu l’irriter. Cet agacement n’est pas tant dirigé contre ses coéquipiers, avec lesquels il entretient plutôt de bonnes relations, que contre sa direction, dont il estime la vigilance et la sévérité d’un côté, les faveurs et largesses de l’autre, à géométrie variable. «Quelque part, ça ne lui paraît pas juste, avance-t-on autour de lui. Il a parfois eu l’impression d’être une cible facile. Et bien sûr que cela entre dans sa réflexion

Désormais dos au mur

Sifflé par une partie des supporters qui, au Parc des Princes, manifeste un sentiment de déception et, pour certains, de trahison alors que le point final à cette histoire n’a pas été posé, Rabiot, qui a maintes fois exprimé son attachement à son club formateur et à un environnement - familial et amical - où il se sent bien, a semble-t-il pris de la hauteur avec cette animosité qui paraît prendre de l’ampleur. Son fort caractère, qu’on peut en partie rattacher à son histoire personnelle, est pointé du doigt. C’est ce qui lui complique parfois la vie mais c’est aussi ce qui lui a permis d’arriver chez les pros à dix-sept ans et de s’imposer progressivement dans un effectif renforcé à coups de noms et de millions. Dans l’équation, son ambition sportive tient une place centrale. Il n’est pas toujours convaincu de pouvoir s’offrir le palmarès de prestige qu’il vise avec son club actuel et ses paroles lâchées après la défaite (1-3) en huitièmes de finale aller de Ligue des champions face au Real Madrid en février - «le problème, c’est que c’est facile d’en mettre huit à Dijon ou quatre en Championnat, mais c’est dans ces matches-là qu’il faut être décisif» - ont encore un écho important aujourd’hui. «Ce n’est pas compliqué, c’est une question de valorisation et de statut, ajoute notre source proche de la direction. Rabiot veut être un cadre et avoir le salaire qui va avec.» Dans son entourage, on le disait pas pressé de trancher, le PSG l’a semble-t-il fait pour lui.  - T.S et N.D.

«Rabiot, les clés du mystère», un dossier de six pages à retrouver dans le France Football actuellement en kiosques ou ici en version numérique.