rabiot (veronique) (L.Argueyrolles/L'EQUIPE)

«Adrien est prisonnier», «on est encore plus que dans le sordide»... Les phrases choc de Véronique Rabiot, la mère d'Adrien Rabiot (PSG)

Dans un entretien accordé à L'Equipe du jour, Véronique Rabiot, la mère et conseillère du Parisien Adrien, écarté par son club, règle ses comptes. Avec quelques phrases choc. Les voici.

La situation du joueur

«Adrien est prisonnier. Il est même otage du PSG. Bientôt, c'est au pain sec, à l'eau et au cachot ! Ce milieu est cruel... (...) On le prend en otage parce qu'il ne veut pas re-signer, alors qu'il ne fait que respecter son contrat. Adrien ne demande que ça : respecter son contrat.»

Son ressenti

«Il vit très mal tout ce qui se passe. (...) Adrien demande du respect. Il faut se mettre dans la peau d'un footballeur. Il a envie d'aller jouer ailleurs, et à son poste. Adrien veut que son contrat soit respecté comme il a respecté, pendant ses sept saisons professionnelles, le maillot parisien sur le terrain. On ne peut pas dire qu'il n'a pas défendu son club. Il a gagné de nombreux titres (17). Il a vingt-trois ans, commencé à dix-sept ans chez les pros. Il a fait plus que “rembourser” ses deux ans de formation au PSG. (...) Adrien n'est pas hors la loi. Au contraire, il veut qu'on la respecte !»

Sa prime d'éthique

«Comment peut-on lui reprocher et le sanctionner de ne pas être allé au Qatar avec deux décès à vingt jours d'écart en janvier ? Sa grand-mère est morte le 5. Son papa le 25. Et on lui enlève sa prime d'éthique. Mais on est encore plus que dans le sordide ! Il faut oser ! Et on lui a également enlevé les cinq jours de salaire de ce séjour au Qatar. Plus les primes d'éthique de novembre et de décembre...»

La différence de traîtement

«Il y a deux poids, deux mesures. (...) Il y a des joueurs qui se loupent pour six minutes à cause de la sieste (Rabiot était arrivé en retard à la causerie avant le match à Marseille), et d'autres qui sont blessés mais qui peuvent aller faire la fête à l'autre bout du monde, au carnaval de Rio...»

Sa sortie en boîte de nuit le soir du match retour contre Manchester

«Le PSG veut s'occuper aussi de la vie privée d'Adrien, alors qu'il n'en veut plus ! Il veut qu'il se mette en pyjama à neuf heures, avant le match, devant sa télé, pour aller au lit à onze heures ! Ces gens-là ne connaissent pas le rythme de vie des joueurs ? Quand un joueur joue, ce qui est son métier, il a un rythme d'entraînement. Là, il ne se passe plus rien pour Adrien. Adrien ne va pas se mettre à la poterie en attendant que ça se passe. Il faut bien qu'il s'occupe, qu'il vive ! On lui reproche de sortir (en boîte) alors qu'on ne veut plus le faire jouer. C'est contradictoire. Ce n'est pas possible de l'enfermer».

Antero Henrique

«Il a déjà dit qu'il voulait recruter un numéro 6. Il ne l'a jamais fait. (...) C'est lui qui a manqué de respect à l'équipe. Parce qu'il n'a pas fait ce qu'il avait dit ni le recrutement nécessaire. Il n'a pas fait ce qu'il avait dit non plus pour qu'Adrien puisse jouer à son poste.»

Le fait qu'il n'ait pas voulu prolonger

«Ça a déjà été compliqué au moment de la première prolongation, en octobre 2014. La situation s'est progressivement dégradée. (...) Il a donc décidé d'aller au bout de son contrat pour avoir cette liberté. Il est quand même arrivé au PSG libre, en 2010, après une préformation au pôle Espoirs de Castelmaurou. (...) C'est un joueur qui n'a pas été acheté par le PSG, qui a donc coûté zéro euro en indemnités de transfert et qui a fait plus de deux cents matches professionnels pour son club».

L'avenir

«On est obligés d'attendre la fin de la mise à pied (le 27 mars). Je pense que, vu ce qui se passe, il y aura une rupture de contrat. Après, c'est compliqué de se projeter. Dans tous les cas, Adrien sera libre en juin. Tout le monde dit qu'on a déjà signé avec un club. Mais on n'a signé nulle part !»