(L.Argueyrolles/L'Equipe)

AC Milan - Inter : San Siro, monument en péril

Alors que les deux géants que sont l'AC Milan et l'Inter veulent un stade plus rentable, ce n'est pas une rénovation de San Siro qui est envisagée. Petite revue de presse de la situation vue d'Italie.

C’est un dossier très complexe que FF a évoqué cette semaine : l'AC Milan et l’Inter ont refusé l’offre du maire de Milan Giuseppe Sala, afin de construire un nouveau stade, favorisant des rentrées de revenus nouvelles (une zone commerciale géante serait construite aux abords de la nouvelle enceinte). Un choix qui divise les médias italiens.
 
Dans la Gazzetta dello Sport, Alessandro Altobelli, ancienne gloire intériste, n’envisage en aucun cas un déménagement des deux clubs milanais : «Démolir San Siro ? Personne ne peut le faire tomber. Il fait partie de l’histoire du football, n’y touchons pas. Ecoutons la rumeur selon laquelle le stade ne peut pas être touché, et faisons tomber tous ceux qui veulent le démolir.» Une prise de position qui va totalement à l’encontre de ce qu’envisagent les deux clubs. Pour l’heure, les projets sont encore à l’étude, et ceux retenus devraient être présentés le 24 septembre prochain. Pour les médias italiens, l’attente est longue, et synonyme de doute. C’est en tout cas la vision du Corriere Milano : «La nervosité est grande, et la date de présentation des projets est toujours manquante.»

Le flou autour du nouveau stade ne rassure pas les journaux italiens, qui attendent maintenant des garanties. Les deux principaux projets, celui du géant Américain Populous, qui a construit le nouveau stade de Tottenham, et celui de Sportium, qui a construit le stade de Cagliari notamment, ne font pas l’unanimité. Le Milano Republica explique ainsi que les citoyens milanais regrettent le fait que le projet ne soit pas réellement «participatif et partagé. C’est une étape importante qui doit nécessairement impliquer les citoyens et toutes les énergies culturelles de la ville».

En résumé, le projet de nouveau stade à Milan n’a pas fini de faire parler. Parce qu’il implique deux clubs différents, mais aussi toute une ville, un maire attaché à l’ancien stade, et des actionnaires qui veulent rentabiliser la nouvelle enceinte. Compliqué de satisfaire toutes les parties, ce qui explique la longueur des discussions. Pour rajouter de la complexité au dossier, le stade ne peut pas être détruit avant 2026, puisqu’il a été retenu pour accueillir la cérémonie des Jeux Olympiques d’hiver. On en est donc qu’aux prémices d’un débat qui s’annonce interminable.

Antoine Malosse