À Lyon, avec le départ d'Alexandre Lacazette, Nabil Fekir doit devenir le patron, mais en est-il capable ?

Il a sans doute pris le temps de savourer le moment. Mardi dernier, Nabil Fekir fêtait ses 24 ans en signant une prestation de haute volée en match amical contre l’Ajax Amsterdam (2-0). C’est que le temps, justement, a passé vite pour le Lyonnais. Depuis une rupture des ligaments croisés du genou droit, contractée en septembre 2015, il lutte pour retrouver toutes ses sensations sur le terrain. Sans, jusqu’à présent, y parvenir à 100%. Il y a bien eu quelques fulgurances, parfois, au cours des quinze derniers mois - il est revenu à la compétition en avril 2016. Mais Fekir a trop souvent manqué de régularité pour redevenir ce joueur qui avait tapé dans l’œil des plus grands clubs d’Europe, à l’issue d’une saison 2014/15 sensationnelle (13 buts et neuf passes décisives en Ligue 1). En ce sens, pour lui, l’exercice 2017/18 amorce un virage important.

Fekir doit, désormais, s’imposer comme l’élément moteur de l’Olympique Lyonnais. Le club rhodanien a perdu plusieurs cadres, au cours de l’été, parmi lesquels Alexandre Lacazette, Maxime Gonalons et Corentin Tolisso. Des joueurs qui incarnaient, au sein de l’effectif, l’identité et la réussite de la formation lyonnaise. Une mission qui va maintenant retomber sur les épaules de ceux qui sont restés. À commencer par Nabil Fekir. «Certains de nos joueurs, comme Nabil Fekir, doivent désormais prendre leur suite et devenir de vrais leaders.» Début juillet, Bruno Genesio annonçait déjà la couleur. L’entraîneur de l’OL fonde beaucoup d’espoir en Fekir cette saison. Avec un onze titulaire qui a beaucoup changé, d’une année sur l’autre, il faut des patrons ! Et l’international français a la responsabilité d’en être un, lui qui fait partie des «anciens» de l’effectif (premier match avec l’équipe pro en 2013). Il sera d’ailleurs mis dans les meilleures dispositions possibles par Bruno Genesio, qui va opter cette saison pour un système en 4-2-3-1. Fekir sera alors aligné en soutien de l’attaquant, son poste préférentiel.

La saison de l’OL pourrait dépendre, en partie, du visage affiché par Nabil Fekir. Les attentes autour de lui sont - au moins - aussi nombreuses que les interrogations. Sa blessure n’est-elle vraiment «plus qu’un mauvais souvenir», comme l’a assuré Genesio ? «Il est revenu avec de bonnes intentions. Il est affûté et il a de l’ambition», clame en tout cas l’entraîneur lyonnais. Un retour du grand Fekir à l’OL, dans les prochains mois, pourrait aussi conditionner un rappel en équipe de France. Surtout que la saison qui débute se terminera par une Coupe du monde... Le joueur rêve toujours de faire partie du groupe qui s’envolera pour la Russie, au mois de juin prochain, même si sa carrière internationale est en stand-by depuis près de deux ans. Après sa grave blessure au genou, Fekir n’a disputé que 52 minutes sous le maillot Bleu (aux mois d’octobre et de novembre 2016, face à la Bulgarie et la Côte d’Ivoire). Et il n’a pas été appelé en 2017 pour les deux rassemblements de mars et de juin. Il sait qu’une grosse saison à Lyon pourrait lui rouvrir les portes. Le temps, pour lui, va devenir précieux.