Gouano (D.R)

À lire dans France Football, l'avis d'Olivier Bossard : Prince Gouano, ce héros

Pour notre journaliste Olivier Bossard, la réaction de Prince Gouano après avoir subi des insultes racistes à Dijon, vendredi, est un formidable exemple.

Il y a des moments, des mots, des images qui marquent une saison, et bien au-delà. Ceux-là plus que tous les autres. D'abord ces cris de singe à l'encontre de Prince Guano. Indignes. Immondes. Insupportables. À oublier. Très vite. Puis cette réaction du capitaine amiénois, victime de la bêtise d'un individu indigne d'intérêt, qui demande l'interruption du match, le temps d'identifier la personne et de la sortir du stade. Réagir pour ne plus subir. En finir de ne jamais rien dire face à la haine raciste. Enfin. L'exemple existe maintenant. Tout le monde pourra suivre, sans crainte d'éventuelles conséquences. Grâce à lui. Ces quelques mots, pour conclure, plein de sagesse et d'intelligence, lâchés devant micros et caméras, quelques minutes seulement après la rencontre.

Aucune colère dans la voix de la victime, juste une prise de hauteur rare. «Il m'a traité de singe mais c'est lui qui est en cage, a expliqué le défenseur picard. C'est la morale de cette histoire. Moi, c'est l'amour que je veux retransmettre.» La colère n'existe jamais. L'intelligence du joueur prend le dessus. «Je peux porter plainte contre lui, il peut y avoir des poursuites judiciaires. Ce monsieur pourrait même être emprisonné. Mais avec mes valeurs, l'amour, la croyance, la foi, il faut que je lui pardonne. Je pense que cette réaction aura beaucoup plus d'impact que de porter plainte.» Jamais un joueur n'a aussi bien porté son prénom. Gouano est un prince.

Aucune colère dans la voix de la victime, juste une prise de hauteur rare