pastore (javier) (F. Kihn/L'Equipe)

À lire dans France Football cette semaine, un entretien avec Javier Pastore (AS Roma) : «Je suis en paix avec moi-même»

OVNI du football moderne dans sa manière de jouer et d'aborder les choses, Javier Pastore s'est longuement livré à France Football. Comme sur le terrain, l'ancienne idole du Parc fait passer le collectif avant tout.

Sur son profil de numéro dix à l'ancienne

«Beaucoup de gens me disent ça. Mon papa aussi. Quand on parle, il me dit : « Si tu avais joué à cette époque-là, tu aurais été le meilleur. » Bon après, c’est mon papa, je ne sais pas s’il faut le croire sur parole (rires). Mais oui, j’ai vu des matches de ces temps-là. Le jeu était beaucoup plus lent, il y avait moins de travail sur la tactique à certains moments des rencontres. On voyait plus la qualité technique des joueurs. C’était le plus important et pas forcément leur physique ou le nombre de kilomètres qu’ils ont couru.»

Sur les statistiques qui pullulent

«Tu sais, parfois, tu peux avoir 99 % de passes réussies mais aucune n’a créé un décalage ou une occasion de but. J’en parlais beaucoup avec ceux qui s’occupaient des stats au PSG. On avait des débats sur la question. Ils voulaient à tout prix parfois que j’augmente mon ratio de passes réussies. Je leur disais : «Sur dix passes, je vais en tenter dix pour faire une passe décisive. S’il y en a trois qui passent, ce sont trois occases de buts. Et selon l’attaquant qu’on a, ça fait un ou deux buts…» Je préfère louper sept passes mais que les trois autres nous offrent une occase au final. Après, chacun son style de jeu.»

Sur son style de jeu à la frontière de la nonchalance

«Mon style de jeu, soit tu l’aimes, soit tu le détestes. C’est comme ça. Et quand je ne me sens pas bien physiquement ou que je ne fais pas un bon match, c’est plus facile de me pointer du doigt et de m’insulter. Ça se voit direct, je ne peux pas me cacher. À l’inverse, quand tout se passe bien, tout peut aller très vite. Je peux passer du pire joueur au meilleur en quelques instants.»

Sur sa supposée lenteur dans le jeu

«Les gens ne comprennent pas que rendre le ballon rapide fait de ce joueur un mec rapide au final, non ? La vitesse de jeu, ce n’est pas que courir tout droit. C’est surtout accélérer le jeu. Tu peux être le mec le plus rapide au monde mais si tu ne sais pas quoi faire du ballon et que tu le gardes vingt secondes dans les pieds… Au final, tu es un joueur lent qui ralentit son équipe.»

Johan Tabau 

L'intégralité de l'entretien avec Javier Pastore est à retrouver dans le nouveau numéro de France Football. En kiosque mardi ou dès lundi à partir de 18h en cliquant ici.