traore (bertrand) tete (kenny) fekir (nabil) (A.Martin/L'Equipe)

À lire dans France Football cette semaine : Peut-on encore chambrer dans le foot ?

Une roulette qui humilie le défenseur, une célébration à la Fekir qui met en rage le public, autant de provocations qui mettent du piment dans le jeu. Jusqu'à un certain point... FF ouvre le débat.

Le Lyonnais Nabil Fekir a réveillé un débat vieux comme le football. Quelle est la limite de la provocation sur un terrain ? Lui a brandi son maillot à la face de Stéphanois humiliés par le score (0-5) et la manière. Le capitaine de l'OL refuse toute pensée maligne mais ne peut dénier sa volonté de chambrer. Ce qui énerve Christophe Dugarry, voix affutée de RMC et SFR Sports : «En quoi ce type de célébrations rend le foot plus sympa ? Tu as une responsabilité quand tu te fous de la tronche des gens...» Son ex-camarade de l'équipe de France Emmanuel Petit, lui, se place dans le camp des showmen : «On va aux matches pour voir ce type de joueurs, les Messi, Neymar... Fekir s'est fait tabasser, il a eu une réaction d'orgueil.»

Nasri, Taiwo, Möller, Anelka, Cavani, Fowler, Kurzawa et consorts ont tous eu des célébrations de plus ou moins bon goût. À chaque fois, la polémique a grossi avec, parfois, des sanctions disciplinaires. Un jour de 2014, Paul-Georges Ntep, alors Rennais, s'est agenouillé devant la ligne de but pour marquer. «Rêve de gosse» selon lui, «manque de respect de l'adversaire» pour son entraîneur Philippe Montanier, aujourd'hui à la DTN : «Il est possible d'être heureux sans rabaisser l'autre.»

Quand Ntep s'agenouille devant la ligne pour marquer...

Ces derniers temps, Neymar accumule les reproches : trop de grigris superflus, pas assez de vitesse et d'esprit collectif... «C'est son style !» argumente son père, «normal qu'il se fasse secouer» réplique Christophe Dugarry. A 37 ans, le défenseur dijonnais Cédric Varrault a affronté divers provocateurs : «Il faut accepter de subir un petit pont, c'est l'essence même de notre sport.» Il supporte moins la réflexion ou la marque de mépris. Dans ce cas, un tacle massif peut siffler la fin de l'amusement.

Christophe Larcher