(A. Reau/L'Equipe)

À lire dans France Football cette semaine : Paris-SG, la théorie du K.O

En remportant son huitième titre, mais surtout son sixième en sept ans, le club parisien fait partie désormais des grandes dynasties historiques du foot français. Il occupe pourtant une place à part et sans grande épopée européenne, il lui manquera toujours quelque chose pour trouver toute sa légitimité.

Il y a eu Reims dans les années 50 puis Saint-Etienne dans les années 60-70, mais aussi le Nantes de José Arribas, Jean Vincent et Jean-Claude Suaudeau et le Bordeaux d’Aimé Jacquet. Il y a eu Marseille à la charnière des années 80-90, puis Lyon dans les années 2000. Il y a aujourd’hui Paris, version qatarie. Six titres lors des sept dernières années, une avance moyenne de quinze points sur le rival le plus proche, des stats records, une addition de talents individuels comme on en n’avait jamais vu jusqu’ici et une hégémonie que seul Monaco et une équipe aussi spectaculaire qu’éphémère a pu contester l’espace de la saison 2016-17.

Si le PSG a profondément changé les équilibres et les habitudes de la Ligue 1 désormais, sa supériorité a pourtant fini par banaliser ses performances et se retourner contre lui-même. Le club demeure terriblement clivant, sa philosophie de jeu - gagner - se heurte à la réalité des faits et ses éliminations prématurées en Ligue des champions, dont il continue de faire son objectif prioritaire, ont donc considérablement nui à sa légitimité.

Dans l’interview qu’il nous a accordée et où il explique que Paris «sera toujours jugé autrement», Jean-Michel Larqué, sept fois champion de France avec Saint-Etienne entre 1967 et 1976, confesse ainsi : «Ce qui me gêne, c’est qu’une équipe championne chaque saison à quatre ou cinq journées de la fin, avec des joueurs et des moyens pareils, ne soit pas fichue de se qualifier pour un quart de finale de C1. Saint-Etienne, Reims, Marseille, c’était des finales de Coupe d’Europe

L’ancien capitaine des Verts ajoute également : «Actuellement, je serais bien embêté de définir le style de Paris. Elle n’incarne pas une identité de jeu et c’est avant tout une équipe très bien organisée, qui fait la différence grâce à la qualité technique d’un Mbappé, d’un Neymar, d’un Cavani ou hier d’un Zlatan.» Moralité ? Il reste encore du boulot à Paris pour valider totalement sa théorie du K.O. …

Patrick Urbini

Retrouvez l'intégralité de notre analyse sur le PSG dans le nouveau numéro de France Football, disponible en kiosques mardi ou dès lundi en version numérique à partir de 18 heures.

«Paris sera toujours jugé autrement» (Jean-Michel Larqué, sept fois champion de France avec les Vert)