À lire dans France Football cette semaine, le dernier tacle de Julien Cazarre : Vernon Subutex
Comme chaque semaine, Julien Cazarre glisse son tacle à retardement dans France Football. Il revient cette fois sur l'Ajax Amsterdam, et sa philosophie du football.
Ça va, on le dérange pas, Cazarre ? Il a qu’à faire de la pub pour une série de Canal +, on lui dira rien ! Bon, déjà, je fais ce que je veux parce qu’au moment où je vous parle je suis à poil avec un gilet jaune, ce qui me donne le droit de faire ce que je veux au mépris de la loi (le gilet jaune, pas le fait d’être à poil). Et puis franchement, vous préférez que j’appelle mon papier Joséphine ange gardien ? L’histoire d’une naine qui fait de la magie pour sauver des situations difficiles ? Mais mon propos n’est pas sur Leo Messi... Donc restons sur Vernon. Vernon Subutex, avant d’être une série, est un livre qui raconte l’histoire d’un type complètement hors de son époque, en décalage avec le monde qui l’entoure alors qu’il était une icône de sa génération une vingtaine d’années auparavant. L’Ajax Amsterdam, c’est un peu notre Vernon du foot moderne.
Dans le roman, Subutex, expulsé de chez lui et sans abri, décide d’aller retrouver ses anciens amis de la grande époque où c’était la teuf H24, où on voulait tout révolutionner, où le rock c’était la vie et demain un truc de vieux… Demain n’existait pas tellement, aujourd’hui semblait déjà loin. Quand il les retrouve les uns après les autres, il les embrasse avec chaleur et spontanéité, comme si le vomi sur les pompes à la sortie du concert de Cure au Bus Palladium c’était la veille. Il a gardé son enthousiasme, sa fraîcheur, son insouciance et cette incroyable envie de se foutre de tout. De tout, sauf de trois trucs, son vieux cuir, sa coupe déglinguée et son album live collector d’un groupe de rock alternatif anglais dont il est seul à connaître le nom.
Cette année, l'Ajax aura rappelé à certains qu'avant d'être «une entreprise à objectifs dont les enjeux sont trop importants pour qu'une erreur d'arbitrage décide de l'issue d'un score», le foot est un jeu.
Julien Cazarre