matuidi (blaise) (P. Messina/L'Equipe)

À lire cette semaine dans France Football, un entretien avec Blaise Matuidi (Juventus/équipe de France) : «L'amour est plus fort que la haine»

Touché par les insultes racistes qu'il a reçues ces derniers mois, Blaise Matuidi, le milieu de terrain de la Juventus Turin et de l'équipe de France, a choisi de parler pour exorciser ce mal qui ronge le football et la société. Extraits.

Ce qu'il a ressenti

«Je n’ai jamais ressenti de haine pour qui que ce soit. C’est surtout de la colère. Ça n’a rien à faire dans les stades de football et, malheureusement, ça arrive fréquemment partout dans le monde, dans la vie aussi. (…) Sur le moment, tu peux ressentir du dégoût. Le football, ce n’est pas ça. C’est aller dans un stade et procurer de l’émotion positive, avec des joies et des peines car tu gagnes ou tu perds un match. Mais ça s’arrête là. Pour le reste, on est tous égaux. C’est pour ça qu’on peut éprouver, oui, de la tristesse et du dégoût par moments.»

Ce qu'il a envisagé de faire

«Quitter le terrain m’a traversé l’esprit, cette saison, à Cagliari (le 2 avril). Mais je ne voulais pas abandonner mes coéquipiers, nous avions un match à jouer. Et, avec le recul, j’ai eu raison, ce n’est pas la meilleure solution. C’est mon point de vue, on n’a pas tous le même. En sortant, je leur aurais donné raison. Ça voudrait dire qu’ils ont gagné. Ce combat, c’est nous, les bonnes personnes, qui devons le gagner, pas eux.»

Ce qu'il répond

«On est une famille de croyants, on adopte toujours le pardon. Mais quand on te pardonne, ça veut dire que tu ne dois pas recommencer. On pardonne une fois, peut-être deux, mais si tu recommences, cela veut dire que tu n’as pas compris, que tu n’as pas accepté mon pardon. (…) L’amour est plus fort que la haine, bien sûr. Je suis croyant et je dis : Dieu est amour.»

Ce qu'il a pensé des propos et polémiques racistes après le sacre mondial des Bleus

«Il faut penser à ceux qui nous aiment. Et, après cette Coupe du monde, beaucoup de gens nous ont aimés, ont aimé cette France unie, solidaire, de plusieurs cultures et qui, au final, jouait pour une seule couleur, ou plutôt trois couleurs, le bleu, le blanc et le rouge.» - T.S.

Retrouvez l'intégralité de l'entretien avec Blaise Matuidi : «Je ne veux pas être un porte-parole» dans le France Football en kiosque mardi ou ici en version numérique dès lundi.