Rapinoe (L'Equipe)

À lire cette semaine dans France Football, les confessions de Megan Rapinoe, Ballon d'Or féminin 2019 : «Oui, je suis une femme puissante...»

Championne du monde au charisme fou et porte-parole contre toutes les discriminations, l'Américaine revient sans langue de bois sur une année de folie et sur son statut d'icône mondiale. Extraits.

La forme de sa vie

«Après les JO de 2016, j'ai décidé d'être plus engagée dans mon métier. Je voulais me montrer meilleure que je n'avais jamais été. Avec l'espoir de briller à la Coupe du monde 2019. Mon jeu a pris de l'épaisseur. Je me sens mieux physiquement. Je sais mieux qui je suis, je me sens capable d'occuper la place qui me revient.»

Joueuse ou activiste ?

«Ce Ballon d'Or récompense les deux. D'une part, je suis une très bonne footballeuse. D'autre part, mon action hors terrain m'attire du soutien car les gens comprennent que j'agis pour trouver des solutions aux problèmes de nos sociétés. L'idée est de donner la force aux autres pour qu'elles parlent haut et fort.»

Le poids des responsabilités

«J'ai la chance d'avoir un certain talent pour mener des luttes. Je ne crains pas les micros donc je dis ce que dois dire. Je suis exténuée à force de voyager pour des conférences, des rencontres mais, si des choses doivent s'améliorer dans notre monde, autant être en première ligne.»

Le silence des stars masculines

«J'ai envie de crier : "Cristiano (Ronaldo), Leo (Messi), Zlatan (Ibrahimovic), aidez-moi !" Ces grandes stars ne s'engagent sur rien alors qu'il existe tant de problèmes dans le football masculin ! Ont-ils la hantise de tout perdre ? Ils le croient mais ce n'est pas vrai... Qui va rayer Messi ou Ronaldo de la planète football pour une déclaration contre le racisme ou le sexisme ?»

La frilosité des Françaises

«Le manque de confiance en soi peut expliquer l'absence de coming out chez les joueuses françaises. Elles baignent dans un environnement où il n'est pas cool de s'afficher telles qu'elles sont. Pourtant, être soi-même dans la vie permet d'être meilleure en compétition. Les Françaises ont besoin de se détendre ou d'être dirigées par un(e) coach plus débridé(e).»