(L-R) Daley Blind of Ajax, Donny van de Beek of Ajax, Zakaria Labyad of Ajax, Rasmus Kristensen of Ajax, Matthijs de Ligt of Ajax during the Dutch Eredivisie match between Ajax Amsterdam and FC Utrecht at the Johan Cruijff Arena on May 12, 2019 in Amsterdam, The Netherlands (L'Equipe)

À lire cette semaine dans France Football, le portrait de Matthijs de Ligt : la folle ascension du «rondouillard»

C'est l'histoire d'un môme précoce, au départ un peu enrobé, devenu capitaine et promesse de l'Ajax, et en passe de signer pour la Juventus Turin.

Depuis plusieurs semaines, le nom de De Ligt est sur toutes les bouches des cadors européens. Barcelone, Paris-SG, Liverpool, le Real etc, tous ont manifesté leur intérêt mais c’est la Juve qui devrait emporter le morceau et attirer le jeune défenseur qui fêtera ses vingt ans le 12 août prochain. Le Néerlandais impressionne tout le monde par sa précocité et une maturité rare qui n’est pas sans rappeler celle de Kylian Mbappé. Ceux qui l’ont vu grandir ne s’étonnent pas de la dimension prise par celui qui a mené l’Ajax jusqu’au seuil de la finale de la Ligue des champions. Si le petit Matthijs de six ans, parti pour jouer au hockey comme maman, a découvert le football presque par hasard, il a depuis mis tous les atouts de son côté pour grandir, grandir toujours plus. Pour Wynand Paulissen, président du petit club d’Abcoude où De Ligt a débuté, à quelques kilomètres au sud de la Johan Cruyff Arena, son secret est simple : «Il vient d’une famille tout ce qu’il y a de plus normale qui ne lui a jamais la pression que mettent certains parents. Ils l’ont soutenu, supporté mais c’est lui qui est arrivé tout seul là où il voulait aller».

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Il arrive à l’Ajax à dix ans et Casimir Westerveld, un de ses premiers entraîneurs aujourd’hui responsable de la détection des jeunes du club se souvient d’un gamin un peu timide mais «qui voyait plus loin que les autres, sur le terrain et en dehors». Ses débuts sont délicats, la faute à un surpoids qui le poursuit. On le surnomme «Bolle» à Abcoude, «Dikkie» à l’Ajax, c’est-à-dire «Rondouillard». «Je pense que ça l’a forgé, estime David Engt, longtemps Team manager de l’Ajax. Il entendait ces critiques mais n’a jamais baissé les bras». Au point de progresser plus vite que les autres et de battre peu à peu tous les records de précocité du club et du pays. De Ligt sait où il va. Il écoute les conseils de Barry Hulshoff, défenseur du grand Ajax du début des années 70, qui devient son mentor. De Ligt ne cesse d’accélérer, connaît sa première sélection à 17 ans et 225 jours, devient le plus jeune capitaine de l’histoire du club, le plus jeune à être sacré meilleur joueur du Championnat. Le plan de carrière est lancé : Mino Raiola devient son agent, Anneke Molenaar, fille d’un ancien joueur de l’Ajax mais surtout mannequin en vogue aux Pays-Bas, s’affiche à son bras à la Une des revues people comme David et Victoria Beckham en leur temps… «Il est clairement entré dans une autre dimension», reconnaît David Engt qui prévient que ces prochains mois seront déterminants. En se demandant jusqu’où le petit «rondouillard» va grimper.

Patrick Sowden

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«Il est clairement entré dans une autre dimension» (David Engt, ancien Team Manager de l'Ajax)