(L'Equipe)

A lire cette semaine dans France Football, le dernier tacle à retardement de Julien Cazarre : Payet et le pot au lait

Comme chaque semaine, Julien Cazarre glisse son tacle à retardement dans France Football. Cette fois-ci, il revient sur les déclarations de Dimitri Payet avant la finale de C3.

Payet entre ses mains tenait une coupette
Brillante qu’elle était reflétant le soleil
Tous autour l’admiraient, comme nul autre pareil
Descendre le Vieux-Port en si beau jour de fête

Pourtant, qui en voulait de cette jarre à grand col
Noircie par la poussière et la crasse apparente ?
Ce n’était qu’un bibelot qu’on brade à la brocante
Un vase, un vieux bocal, pour ne pas dire un bol
 
Seule brillait dans leurs yeux la coupe aux grandes oreilles
Qui reflète à jamais un bonheur nostalgique
Où Boli et Pelé, où Völler et Boksic
Sur le toit de l’Europe ont élevé Marseille

Mais petit Dimitri, lui, ne l’a pas connue
Pas plus Didier Drogba ou même Clara Morgane
Il n’a pour seul Pelé que le pauvre Yohann
Le Graal des champions semble avoir disparu
 
Alors, quand il la voit au fond de son grenier
Il se dit qu’en donnant juste un coup de chiffon
De la cire de grand-mère en astiquant à fond
Elle ne ferait pas tache dans la salle des trophées

Alors, il s’enhardit et oublie la fatigue
Poussé par toute la ville et les voisins villages
Il entreprend alors le plus beau des voyages
Vers cet eldorado nommé Europa Ligue
 
Le but est presque atteint, il ne reste qu’un pas
Rien ne peut arrêter le prince Dimitri
Et ils sont où Leipzig ? Salzbourg ? Les Qataris ?
L’OM, oh ! Jean-Michel, va tout casser chez toi
 
Regardez-moi ce peuple brandir son étendard
Pour porter ses minots, ces héros au grand cœur
Ça ne s’achète pas la passion, la ferveur
C’est avec ces valeurs qu’ils atteindront la gloire
 
Payet alors s’enflamme «À jamais la deuxième»
Nous, on est en finale, on fait rêver la France
C’est mieux qu’être champion avec vingt points d’avance
Et se faire humilier par Madrid en huitièmes
 
Il rit de toutes ses forces comme un Patrick Bosso
Fait la danse de Saint-Guy le long de la Canebière
La coupe glisse de ses mains et se brise par terre
Il venait de buter sur un Atletico
 
Alors, les yeux humides d’avoir trop pleuré
Il regarde son rêve au sol en mille morceaux
Se sont-ils vus trop grands ? Se sont-ils vus trop beaux ?
Le destin est cruel quand on lui rit au nez.

Alors, les yeux humides d'avoir trop pleuré, il regarde son rêve au sol en mille morceaux.

Julien Cazarre