STEPHANE MOULIN, ENTRAINEUR DU CLUB DE FOOTBALL DE LIGUE 1, ANGERS SCO. ANGERS, FRANCE, LE 29 AOUT 2017. PHOTO: BERNARD LE BARS moulin (stephane) (B. Le bars/L'Equipe)

A lire cette semaine dans France Football l'interview de Stéphane Moulin, coach d'Angers : «Le confort n'existe nulle part»

Tout au long de la saison, France Football va partir à la rencontre des techniciens de la Ligue 1 pour les faire parler de leur métier. Premier épisode cette semaine avec Stéphane Moulin, le coach du SCO d'Angers. Extraits de son interview.

Ce qui compte le plus pour composer son onze de départ

«La complémentarité des joueurs. Ensuite, le travail de la semaine. Je suis capable de modifier mon équipe de départ jusqu'à la dernière séance précédant le match. Et je sais aussi laisser parler mon instinct. Ca permet aussi aux joueurs de ne jamais s'endormir, notamment ceux qui ont joué le match d'avant et l'ont bien joué. Et à d'autres de rester dans la course. On doit garder sa ligne directrice, mais un entraînement est souvent révélateur de beaucoup de choses, il donne plein de sensations et d'informations. Il permet aussi à l'entraîneur de bousculer parfois les habitudes, de susciter la réflexion. Pour se donner une chance de gagner le match, chaque détail compte.»

Les principes de jeu auxquels il tient le plus

«La récupération, déjà. Peu importe son nom, son statut ou son talent, je n'accepte pas qu'un joueur ne soit pas concerné par ce travail-là. Après, on a une manière à nous de bien défendre ensemble et des réflexes. Exemple : quand le latéral gauche adverse a le ballon, on l'enferme tout de suite pour l'empêcher de jouer avec son milieu excentré et faire la passe, et pour l'obliger ensuite à amener le jeu à l'intérieur, là où on a du monde. Ca évite également à mon latéral droit de sortir sur le milieu et de libérer l'espace. Ensuite, avec le ballon, c'est zéro limite. A condition de rester toujours équilibré en phase offensive. Nous, on ne peut pas se permettre de s'écarter de notre méthode. C'est notre cohérence collective qui nous permet de compenser un manque éventuel, souvent technique, et de rivaliser parfois avec des équipes meilleures que nous.»

Le moment qu'il préfère dans son métier

«La séance d'entraînement. Et de loin. Il se passe plein de choses dans ces moments et c'est là qu'il y a le plus d'échanges avec les joueurs. On peut prendre son temps, arrêter l'exercice, discuter, corriger, mettre en place... On est vraiment au coeur de notre métier : faire passer des messages, essayer de trouver la bonne solution. L'adrénaline que te donne le match, c'est super, mais ça va trop vite.»

La meilleure équipe qu'il ait entraînée

«Celle des trois derniers mois de la saison passée. On était solides derrière et très forts devant, on pouvait déstabiliser n'importe qui et chez nous, on a dominé des adversaires qui nous étaient supérieurs. Même Paris. Il nous a juste manqué un peu d'expérience et de qualité dans les derniers gestes. Monaco est venu nous battre 1-0, mais je me demande encore comment ils ont fait. On perd ici contre Lyon 1-2, mais si on rejoue le match dix fois, on le gagne huit fois. On va aussi gagner à Nice 2-0, leur seule défaite de la saison à la maison, et on joue la finale de la Coupe.»

Patrick Urbini