garande (patrice) (S.Boue/L'Equipe)

À lire cette semaine dans France Football, l'entretien avec Patrice Garande : «Suaudeau était en avance sur tout le monde»

Avant sa demi-finale de Coupe de France contre le PSG, l'entraîneur de Caen Patrice Garande a reçu France Football pour parler de son métier. Morceaux choisis.

Les grandes équipes qui l'ont marqué

«La Hollande de 1974. J’adorais la puissance, la qualité technique et la confiance, frisant parfois l’arrogance, qu’elle dégageait. Un pied pas possible ! Le Saint-Étienne de 1976, évidemment : une identité de jeu très forte et des émotions incroyables. À Geoffroy-Guichard, on sentait à chaque fois que l’équipe était capable de tout. Et plus récemment, le Manchester United de Ferguson. J’aimais sa force collective, son attitude et ce sentiment d’invincibilité qu’il donnait à Old Trafford.»

Les techniciens qui l'ont inspiré

«D’abord, Guy Roux. Il m’a appris mon métier, mais aussi la rigueur extrême, l’exigence et le contrôle partout. Ensuite, “Robby” Herbin. Grâce à lui, j’ai compris plus tard qu’il valait mieux parfois ne pas trop parler et qu’il ne fallait jamais s’arrêter au résultat dans l’analyse du match. Enfin, Coco Suaudeau. Lui, il était en avance sur tout le monde. À Nantes, je me suis blessé à la 5e journée, je n’ai pas joué six mois et j’ai donc pu observer : c’était fantastique. À la limite, il m’aurait fallu tout désapprendre pour pouvoir apprendre.»

Son match le plus abouti

«Je peux en citer plusieurs ? En L2, déjà, quand on bat le Monaco de Ranieri 3-0 ici (11 décembre 2012). La victoire sur Lyon 3-2 l’an dernier, où il y avait tout, le contenu et les émotions. Et puis les deux fois où on gagne contre l’OM au Vélodrome (en 2015) : 1-0, lorsque Bielsa démissionne le soir même, et 3-2, six mois plus tôt. Je n’ai jamais peut-être aussi bien préparé un match. Je me souviens avoir dit aux joueurs à la causerie : "Je ne suis pas inquiet." Un moment extraordinaire, où tout ce qu’on avait mis en place avait fonctionné.»

Le moment qu'il préfère dans son métier

«Le match. Je ne vis que pour ça et c’est mon seul fil conducteur dans la semaine. J’aime l’idée d’avoir préparé les joueurs à le gagner et de tout jouer ensuite sur une heure et demie. J’aime les sensations qu’il procure, malgré les souffrances qui l’accompagnent parfois. J’aime l’attente qui précède et la boule dans le ventre qu’il te donne. Dans mon discours aux joueurs et à mon staff, je crois que ça transparaît bien : seul le match compte.»