(L'Equipe)

A lire cette semaine dans France Football : Ibrahimovic-Neymar, le choc des monstres

Pour imposer sa marque sur la scène mondiale, le Paris-SG version Qatar a acheté deux phénomènes du jeu. Comparatif tous azimuts entre le géant suédois et le dribbleur brésilien.

L’un, un roc, un cap, un building de cent étages qui a éclaboussé la Ligue 1 de son charisme unique et de ses 113 buts en quatre saisons. L’autre, un feu follet, le dribble et la vitesse comme raisons de vivre. Chanceux PSG, bienheureux fans français, après Zlatan Ibrahimovic, Neymar vient de rejoindre nos contrées. Alors, l’idée d’un parallèle s’impose. Dans le jeu d’abord, avec deux monstres techniques et physiques, chacun dans son style. «Neymar est tellement au-dessus du lot que les autres doivent se déplacer en fonction de lui, explique l’ex-défenseur international Alain Roche (Canal +). C’est un joueur d’évitement qui génère du mouvement.» De son côté, «Ibra pesait par le contact, le duel, les fautes provoquées au corps à corps, tout ce que n’aime pas Neymar» compare Omar Da Fonseca (beIN Sports).

Dans la récente affaire du "Penaltygate" contre Lyon, le Brésilien a démontré qu’il savait créer la polémique, à l’égal du Suédois. Sauf que King Zlatan aurait chopé le ballon à Edinson Cavani sans craindre de représailles. Sur le coup, Neymar a terni son image tout en questionnant sur la nature de son leadership. On l’imagine mal passer une soufflante dans le vestiaire à l’image de son prédécesseur, qui en imposait mais s’est révélé un camarade apprécié. Succédant à un chef de guerre, le numéro 10 du PSG devra montrer qu’il est autre chose qu’une megastar divertissante. Son club a besoin d’un boss, un vrai. Pour l’heure, il a surtout récupéré une attraction balle au pied qui ébaudit la foule, à commencer par l’entraîneur dijonnais Olivier Dall’Oglio : «Il a la capacité à se situer toujours dans la bonne zone et à proposer quelque chose quand un appel n’aboutit pas.» Pour autant, l’ex de Santos et du Barça trimballe un passif chargé, entre lancer de bouteille plastique à un adversaire ou empoignade avec un partenaire. Le gaillard a une propension au "melon" et déteste qu’on lui asticote les chevilles. A coup sûr, il nourrira les gazettes de ses embrouilles mais il devra se surpasser pour égaler Ibrahimovic et son «France, pays de merde» de 2015.

King Zlatan aurait chopé le ballon à Edinson Cavani sans craindre de représailles. Sur le coup, Neymar a terni son image tout en questionnant sur la nature de son leadership.

Pas de phrase qui tue à attendre de Neymar donc. Il n’interdira jamais non plus à ses coéquipiers de s’arrêter en zone mixte. Lui-même y a marqué un stop après les victoires face à Guingamp et Toulouse, une façon de prolonger l’opération séduction en cours, entre bonne humeur affichée et luxe discret. Finie la froideur de Zlatan, la mode est à la décontraction pour, au final, le même impact planétaire.

Dave Appadoo et Christophe Larcher