rami (adil) lemar (thomas) (F. Faugere/L'Equipe)

15 juillet, une journée deux étoiles

Du lever au coucher, parfois très tardif, des Bleus, FF retrace dans le détail cette journée si spéciale de la finale face à la Croatie. Des tranches de vie, souvent inédites, qui en disentbeaucoup sur la bande à DD.

Six mois après ce 15 juillet mémorable, l'histoire s'écrit encore pour les Bleus en ces derniers jours de 2018. Kylian Mbappé vient de souffler ses vingt bougies. Didier Deschamps reçoit des trophées de fin d'année "en veux-tu, en voilà". Et les rétrospectives s'enchaînent sur les écrans et les magazines en papier glacé. A travers seize pages de récit, de témoignages inédits, France Football est aussi allé revisiter ce jour de finale contre la Croatie (4-2), du lever du soleil sur les dômes dorés du Kremlin à une dernière nuit magique et «Istra-ordinaire» dans le camp de base en folie des Bleus, à une soixantaine de kilomètres du stade Loujniki où Hugo Lloris a soulevé la deuxième Coupe du monde française.

Vingt ans et trois jours après le 12 juillet 1998, la même émotion a parcouru les veines tricolores. La tension est montée progressivement du 14e étage du Hyatt Regency Petrovsky Park, point de chute de l'équipe de France à Moscou, jusqu'au déluge qui est venu rincer des Bleus en transe après le sacre moscovite. Les anecdotes s'entrechoquent entre les "grigris" de "Grizzy", qui ne prend plus de douche avant les matches par superstition, les textos tendres de Corentin Tolisso à sa maman ou la "Pog-fratrie" qui fait monter l'ambiance dans les familles. Dans sa chambre, "Kyky" bichonne ses nouveaux crampons griffés spécialement pour ce 15 juillet qui le verra clore le triomphe tricolore.

Chez les intendants de l'EdF, on planque déjà quelques exemplaires de maillots ciglés deux étoiles au fond des cantines. Patrick Bruel, Dany Boon, Nagui, Vianney et une tripotée de Miss France braillent leur amour du bleu dans les gradins VIP de l'ex-stade Lénine. L'ultime causerie de Deschamps sera brève. «C'est votre moment les gars. Ne changez rien, ne stressez pas !» seront les derniers mots du sélectionneur. Deux heures plus tard, DD entrera dans l'histoire aux côtés du Brésilien Zagallo et de l'Allemand Franz Beckenbauer comme le troisième personnage du football mondial à réaliser un fabuleux doublé champion du monde comme joueur puis sélectionneur.

Il vivra aussi un moment d'intense émotion en enlaçant son fils Dylan sur la pelouse de Loujniki quelques minutes après l'apothéose. Dans le vestiaire, le Président de la République Emmanuel Macron, accompagné de Vladimir Poutine qui fendra enfin son masque de cire d'un sourire, sabre le champagne avec Pogba, Mendy, Kimpembé en furie, un staff aux anges et quelques invités de prestige. La fête se prépare à Istra pendant ces premières agapes moscovites. Les barbecues chauffent, les bulles pétillent d'impatience en attendant le retour des héros. Le feu d'artifice qui viendra illuminer la forêt de Kostrovo est prêt à partir. Pour une nuit magique et inoubliable qui se terminera, pour certains, par un bain de minuit dans le lac voisin.

François Verdenet

Patrick Bruel, Dany Boon, Nagui, Vianney et une tripotée de Miss France braillent leur amour du bleu dans les gradins VIP de l'ex-stade Lénine.

Le roman du 15 juillet, un dossier de 16 pages à retrouver dans le France Football actuellement en kiosques ou ici en version numérique.