pavard (frederic) pavard (benjamin) (F.Faugere/L'Equipe)

[France-Belgique] Frédéric, père de Benjamin Pavard : «Jamais je n'aurais imaginé ça»

Présent vendredi pour la qualification de son fils, Benjamin, et des Bleus face à l'Uruguay, Frédéric Pavard, le père du latéral droit, sera également à Saint-Pétersbourg mardi. Pour FF.fr, il raconte son sentiment au regard des aventures de son fils au Mondial.

«Comment se sent-on à quelques heures de voir son fils disputer une demi-finale de Coupe du monde ?
C’est le rêve qui continue. C’est toujours de plus en plus haut. On se demande où cela va s’arrêter. J’espère qu’ils vont aller au bout.
 
Vous étiez au stade vendredi pour le quart de finale face à l’Uruguay (photo), comment l’avez-vous vécu ?
C’était un grand moment. On a encore du mal à réaliser. Je pense que ce sera vraiment le cas une fois la fin de la Coupe du monde. C’est là qu’on pourra se poser un peu. Pour le moment, c’est la course partout : que ce soit au boulot (NDLR : il travaille à l’hôpital de Maubeuge), où ce n’est pas toujours évident, où il faut s’organiser ; et ensuite pour aller assister aux matches, partir, revenir… Quand on est au stade, ça va, on arrive à savourer. Mais bon, tout ça vaut le coup quand même (il sourit.).

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On imagine que vos journées doivent être bien animées en ce moment…
Oui, au travail, on est dans une période de congés donc ça va que j’ai des collègues conciliants pour me remplacer. C’est la première fois que ça arrive, et ils comprennent que c’est compliqué pour moi de ne pas y aller.
 
Quel est votre regard sur ce qui arrive à Benjamin aujourd’hui ?
Qu’il évolue en club, c’était déjà super, ça me convenait très bien. À ce moment, on n’était pas dépassé, c’était dans la logique des choses, il était performant, je n’avais pas trop d’inquiétudes. En équipe de France, au départ, je n’étais pas stressé parce que, comme tout le monde devait se douter, il ne partait pas pour être titulaire. Il a bénéficié de la blessure de Djibril (Sidibé) et il a saisi sa chance. C’est un rêve éveillé. Au départ, on pouvait peut-être espérer qu’il joue le troisième match si l’équipe de France gagnait les deux premiers. S’il avait disputé une minute ou même aucune, j’aurais été content. Là, c’est encore mieux.

«Au départ, on pouvait peut-être espérer qu'il joue le troisième match si l'équipe de France gagnait les deux premiers. S'il avait disputé une minute ou même aucune, j'aurais été content. Là, c'est encore mieux.»

«Il faut un mental extraordinaire pour être footballeur professionnel»

Et il va prendre part à une demi-finale de Coupe du monde…
(Il n’en revient pas.) Bah, en principe, oui.
 
Difficile de s’en rendre compte.
Oui, c’est vrai. Jamais je n’aurais imaginé ça. Je m’étais dit que s’il parvenait à faire une carrière professionnelle, ce serait déjà bien. Mais alors l’équipe de France... même encore il y a six mois... Je pensais que c’était inimaginable. Finalement, c’est son agent et lui qui y croyaient fortement. Et à l’arrivée… Mais, il faut le dire, il y a beaucoup de travail derrière. Quand il était jeune, on voyait qu’il était au-dessus du lot, c’est un peu plus facile lorsque vous êtes dans ces catégories. Mais il faut un mental extraordinaire pour être footballeur professionnel. Les gens l’ignorent. Oui, ils ont une belle vie, mais ce sont d’énormes sacrifices. C’est consacrer sa vie au football. Il y a le bon côté des choses, mais il y a aussi le revers de la médaille. Et quand on y arrive, on peut se dire que c’est le plus beau métier du monde.

On imagine que vous avez pu le joindre ces dernières heures. Comment l’avez-vous senti ?
C’est comme vous avez pu le voir en interview hier (dimanche, en conférence de presse), il est serein. C’est pour ça que je ne l’embête pas trop. Ce matin, je lui ai envoyé un petit message pour savoir si ses bobos allaient mieux (NDLR : Pavard était apparu avec un bandage à la cuisse après la rencontre face à l’Uruguay), il m’a répondu que oui, que ça se soignait. Tant mieux. Il est jeune, il récupère vite. Et la motivation fait que ça devrait aller.

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Localement, chez vous, comment ça se passe ? Parle-t-on de Benjamin 24 heures sur 24 ?
Au boulot, quand j’arrive, tout le monde vient m’en parler. Ensuite on me laisse un peu tranquille, et j’arrive à travailler, surtout (il sourit.). Mon épouse, c’est la même chose. À l’extérieur, voir la ville (Jeumont, où est originaire Benjamin Pavard) qui communie ensemble, c’est vraiment extraordinaire. C’est bien, c’est parfait.
 
Quel est votre programme pour les prochaines heures ?
On prend l’avion mardi matin. Puis retour en France mercredi…
 
Avant un retour en Russie dimanche…
(Il sourit.) En espérant.»

Timothé Crépin